La Marraine 2016 se présente
L’AJAR, Association des Jeunes Auteur-e-s Romandes et romands est une joyeuse bande d’écrivains qui pratique l’écriture collective comme une hygiène de vie. Alors qu’en février 1916 naissait le mouvement Dada, février 2016 voit fleurir sur la page de la SLFF un texte militant qui présente un air de ressemblance avec son lointain parent.
L’AJAR donnera des ateliers d’écriture dans une quinzaine de classes lors de la SLFF. Elle remettra des prix aux gagnants des Jeux 2016. Nous aurons le plaisir de la voir performer lors de notre cérémonie de clôture, le 20 mars, à 15h30, dans le cadre du Festival Voix de Fête, à Genève.
L’AJAR pense que tout a déjà été dit. Du coup elle n’a aucune raison d’avoir peur.
L’AJAR pense que les dictionnaires sont révolus. C’est pourquoi, si vous trouverez des fautes, ne nous en notifié pas.
L’AJAR produit des textes, mais pas de para-métatextes.
L’AJAR n’a jamais inventé personne. Et personne ne l’a jamais inventée.
L’AJAR est presque sûre d’être immortelle.
L’AJAR ne croit absolument pas à l’idée de collectif ; elle en est un par pure provocation.
L’AJAR n’est jamais au complet. C’est pourquoi elle est complémentaire.
L’AJAR a un goût prononcé pour ce qui n’existe pas. La langue française, par exemple.
L’AJAR passe la panosse et nettoie ses catelles. Même si elle trouve ça tanant en maudit.
L’AJAR a tendance à avoir étudié les lettres.
L’AJAR est super contente de son nom.
L’AJAR nie l’existence d’un français standard. Le monde n’est pas seulement le nom d’un journal.
L’AJAR aime toutes les parlures, tabarnac!
L’AJAR pétune au clair de lune, et se dore les mirettes au soleil.
L’AJAR est assez féministe. En tout cas comparé à l’Académie française.
L’AJAR est utile aux peuples. Elle confisque leur opium.
L’AJAR a un ego collectif. Car les petits peus font les gros peus.
L’AJAR est unique et indivisible. Même si des factions séditieuses ne sont pas à exclure.
L’AJAR n’est pas despotique. Elle est plus maligne que ça.
L’AJAR ne regarde jamais en arrière.
L’AJAR voyage.
L’AJAR est polyglotte. Dans toutes les langues.
L’AJAR est potache, mais elle ne crache pas dans la soupe.
L’AJAR nomme les étoiles et cherche du regard les satellites. Les pieds sur terre et la tête dans la neige.
L’AJAR ne parle pas de ses sentiments. Elle préfère extrapoler ceux des autres.
L’AJAR possède ses propres trophées de chasse. Au-dessus de son lit, il y a des pives, des agrumes, de la poussière soulevée, des tranches d’espadon, de belles époques, des ombres, des fontaines, des percussions, du papier mâché, des lettres de motivation, des frontières ouvertes et même des atlas, ramenés de dérives à l’autre bout de l’occident.
L’AJAR ne rate jamais une occasion de se taire.